Lors de la pandémie de COVID-19, les établissements ont pris conscience de la grande valeur de leurs centres d’enseignement et d’apprentissage ainsi que des agents de développement pédagogique et des concepteurs de cours qui y travaillent. En ces temps de crise, ils sont devenus les superhéros de l’éducation. En plus d’avoir joué un rôle central sans précédent dans l’apprentissage en ligne et à distance, ils ont fait le nécessaire pour que les universités poursuivent leurs activités.
D’un bout à l’autre du pays, les universitaires et le personnel des centres d’enseignement et d’apprentissage ont collaboré avec le corps professoral pour offrir des dizaines de milliers de cours en ligne entre mars et avril. Dans les universités, leur rapidité n’est pas passée inaperçue, et leurs réussites en matière d’apprentissage à distance sont documentées et publicisées. L’Université Simon Fraser, l’Université de Calgary, l’Université Brock et l’Université Concordia, pour ne nommer que quelques établissements, ont souligné dans des articles le rôle clé que ces centres ont joué pour maintenir le soutien à leurs étudiants de la mi-mars à la fin du trimestre, ainsi que par la suite.
La transition rapide à l’enseignement en ligne et à distance a déstabilisé les étudiants, le corps professoral, le personnel et les administrateurs, mais l’adaptation a été plus rapide et efficace pour certains établissements. Voici pourquoi.
Hauts dirigeants affectés à l’enseignement et à l’apprentissage : Les établissements ayant un vice-recteur à l’enseignement et à l’apprentissage, ou l’équivalent, ont mieux réagi à la crise de la COVID-19. Les titulaires de ces postes ont conseillé les hauts dirigeants universitaires et guidé les centres d’enseignement et d’apprentissage.
Centres dédiés à l’enseignement et à l’apprentissage : Les établissements où ces centres comptaient sur un personnel suffisant ont réagi rapidement à la crise de l’éducation. Les agents de développement pédagogique et les concepteurs de cours dont le travail consiste à renforcer l’excellence en enseignement ont contribué à une transition rapide vers la prestation des cours en ligne. Même si leur titre de poste exact varie d’une université à l’autre, ils partagent tous la même mission : améliorer l’enseignement et l’apprentissage sur leur campus. Les établissements n’ayant pas de centre d’excellence en enseignement et en apprentissage ont parfois eu plus de mal à s’adapter à l’apprentissage en ligne et à distance que ceux qui en avaient.
Engagement des établissements envers l’enseignement et l’apprentissage : Les établissements qui se sont efforcés de faire reconnaître la valeur de l’enseignement et de l’apprentissage s’en tirent mieux que ceux qui ne s’en sont pas souciés. Parmi les efforts déployés à cet égard, mentionnons la création d’un centre d’enseignement et d’apprentissage; l’affectation de dirigeants, de professeurs et de membres du personnel à des postes consacrés à l’enseignement et à l’apprentissage; l’exigence de dossiers d’enseignement pour les embauches, les permanences et les promotions; et l’adoption de méthodes novatrices autres que les enquêtes quantitatives pour évaluer l’efficacité de l’enseignement.
Les efforts de tous les professeurs et assistants à l’enseignement qui se sont empressés d’offrir leurs cours en ligne au trimestre d’hiver 2020 méritent d’être reconnus. Mais en toute honnêteté, ils sont nombreux à avoir eu recours à l’aide, aux formations et aux ressources de leurs centres d’enseignement et d’apprentissage. Les universitaires et les membres du personnel spécialisé en enseignement et en apprentissage ont répondu à leur appel en créant à une vitesse folle du contenu pour leurs sites Web, des formations en ligne, des webinaires et des ressources de toutes sortes. Une attention accrue a été portée à la qualité de l’enseignement en ligne et à distance, à l’objectivité et à la justesse des évaluations, à l’intégrité universitaire et à l’efficacité globale de l’éducation.
Dans certains cas, le personnel des centres d’enseignement et d’apprentissage a littéralement sauvé des membres du corps professoral qui étaient autrement paralysés sur le plan pédagogique. De nombreux professeurs se sont ainsi retrouvés à faire ce qu’ils n’auraient jamais cru possible. Même si la majorité d’entre eux préféreraient enseigner en personne, la réalité les a forcés à acquérir rapidement de nouvelles compétences en pédagogie et en prestation de cours. D’un océan à l’autre, des centaines de milliers d’étudiants de niveau postsecondaire ont ainsi pu terminer leurs cours, et parfois même leur programme d’études. C’est grâce à leurs collègues des centres d’enseignement et d’apprentissage que les professeurs ont pu s’adapter rapidement et avec le moins de perturbations possible.
La crise du coronavirus a valu une toute nouvelle reconnaissance à la pédagogie postsecondaire. Même si la recherche demeure essentielle pour, entre autres, trouver un vaccin et un traitement contre la COVID-19, il va sans dire que l’enseignement ne peut plus être considéré comme une activité de moindre importance que la recherche dans le milieu de l’enseignement supérieur.
Les établissements qui ont grandement investi dans l’enseignement et l’apprentissage en récoltent à présent les fruits. Prenons conscience de la valeur de l’enseignement et de l’apprentissage, non seulement en temps de crise, mais comme élément fondamental des établissements postsecondaires. En termes clairs, les centres d’enseignement et d’apprentissage ne sont pas des unités de « soutien »; ils sont essentiels à la proposition de valeur des établissements d’enseignement supérieur.
Sarah Elaine Eaton est professeure adjointe à la Faculté d’éducation Werklund de l’Université de Calgary.