Publier ses travaux dans des revues évaluées par les pairs est plus important que jamais pour établir la progression de carrière des chercheurs ou mesurer le succès de la recherche dans les universités canadiennes. Pourtant, tout comme l’attente en matière de contenu, les revues se transforment. Les conseils suivants pourraient vous sembler évidents ou pleins de bon sens; ils sont inspirés de l’expérience du rédacteur en chef d’une revue canadienne de taille moyenne.
Choisir la revue
Il importe de bien choisir la revue dans laquelle vous souhaitez publier; examinez les différents types d’articles qu’on y trouve. Les lignes directrices destinées aux collaborateurs indiquent la longueur et les types d’articles acceptés. Pour vous assurer de faire le bon choix, écrivez au rédacteur en chef pour lui expliquer votre recherche avant d’envoyer un article pour publication. Il pourrait être en mesure de vous informer des prochains articles à paraître dans votre domaine ou vous proposer des revues mieux adaptées au genre de travaux que vous faites.
Céder ses droits d’auteur
Prenez connaissance de la politique de la revue en matière de droits d’auteur. Les revues à libre accès considèrent que la propriété intellectuelle appartient à l’auteur et disposent de politiques permettant aux auteurs de conserver leurs droits sur leurs travaux. D’autres revues exigent comme condition de publication que l’auteur cède ses droits à l’éditeur.
Quoi qu’il en soit, même lorsqu’il y a cession des droits, l’auteur peut généralement communiquer l’article à des collègues (en format papier ou électronique), en publier une partie ou la totalité dans d’autres publications, les utiliser pour l’enseignement ou la recherche à l’université, ou encore en afficher une version électronique sur son site Web ou dans le dépôt de son établissement.
Ne pas trop morceler
Il existe une croyance répandue selon laquelle les résultats de recherche peuvent et doivent être morcelés afin de maximiser le nombre de publications possibles présentant les mêmes travaux. Agir ainsi dans le but de multiplier le nombre d’« unités » publiables (à savoir, la plus petite quantité d’information pouvant faire l’objet d’un examen par les pairs) donne lieu à ce qu’on appelle parfois des « publications salami » ou de « minces tranches de viande », et préoccupe les éditeurs. Les publications salami occupent en effet le peu d’espace disponible dans les pages des revues et sur les bandes passantes, et elles risquent d’évincer les travaux originaux d’autres chercheurs.
Préparer l’article
Vous devez savoir comment la revue que vous choisissez organise les articles (sections et sous-sections) et dans quel format elle consigne les sources : en format notes et bibliographie, ou selon le modèle auteur, date et liste de références. Certaines revues utilisent sans hésiter un langage subjectif et la voix active : « Je soutiens que… », alors que d’autres adoptent un style plus traditionnel, où on évite de s’exprimer à la première personne et à la voix active : « Il est soutenu que… ».
Soumettre, corriger et soumettre de nouveau
Vous pouvez vous attendre à recevoir une réponse dans un délai de trois à six mois après avoir soumis un article. Si vous n’avez toujours rien reçu après six mois, communiquez avec le rédacteur en chef. Vous recevrez fort probablement la réponse habituelle : « Corrigez et soumettez de nouveau », ou encore « Rejeté, mais n’hésitez pas à soumettre à nouveau ». Dans les deux cas, cela signifie que votre article, une fois corrigé, sera soumis à des pairs pour une deuxième évaluation. Il arrive que la mention « Corrigez et soumettez de nouveau » s’accompagne d’un avis soulignant que, bien que l’article contienne sûrement une idée prometteuse, l’auteur devrait peut-être envisager de se consacrer à autre chose pour le moment.
Les documents qui sont entièrement inappropriés pour la revue font l’objet d’une mention « Rejeté sans réserve », et la décision est souvent prise par l’éditeur sans même avoir eu recours aux évaluateurs. Essayez de ne pas accuser le rejet de manière trop personnelle; utilisez plutôt les commentaires comme de précieuses ressources et des outils d’apprentissage pour améliorer votre travail.
Au moment de mettre la dernière main à ce que vous souhaitez être la version finale de votre article, on vous demandera d’écrire une lettre décrivant comment vous avez réagi aux commentaires des évaluateurs et aux recommandations que vous a soumises l’éditeur dans sa réponse. Votre version finale révisée vous sera probablement retournée afin de corriger une foule de détails relevés par l’éditeur et les correcteurs d’épreuves. Sachez qu’une réponse rapide de votre part permettra d’accélérer le processus de publication.
Chaque discipline, chaque revue et chaque manuscrit présente ses propres enjeux et difficultés. La brève liste de conseils que je viens de vous donner, fondée sur mon expérience d’éditeur, a pour but de susciter le questionnement chez les collaborateurs potentiels et de leur rappeler que les réponses varient d’une revue à l’autre. Les collaborateurs potentiels doivent aborder ces questions avec leur éventuel éditeur.