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Conseils carrière

Conseils pour devenir bibliothécaire universitaire

par CATHERINE MCGOVERAN AND LAURA THORNE | 07 DÉC 15

Récemment sorties de l’école, nous savons que des études en bibliothéconomie et en sciences de l’information (BSI) – ou l’équivalent – passent le temps de le dire. Étudier les perspectives de carrière diverses au possible, choisir des cours qui appuient cette myriade de possibilités, acquérir de l’expérience pratique; tout cela est déjà essentiel et complexe. Mais qu’est-ce qui vous attend en début de carrière? Il n’y a pas de bonne réponse à cette question, mais nous sommes de nouvelles bibliothécaires universitaires récemment diplômées, et nos expériences sont semblables. Nous avons donc voulu nous pencher sur ces expériences pour voir comment elles se comparent à d’autres.

Nous avons entrepris une étude sur la transition de la formation en BSI vers la carrière de bibliothécaire universitaire au Canada. Nous avons analysé des données recueillies au moyen de sondages et d’entrevues réalisés auprès de trois groupes : les étudiants et nouveaux diplômés en BSI, les nouveaux bibliothécaires universitaires et les gestionnaires et superviseurs d’embauche. Plusieurs thèmes intéressants se dégagent des données, ce qui permet de mieux connaître les priorités, les attentes et les difficultés liées à la transition d’étudiant en BSI à bibliothécaire universitaire.

On dit souvent aux étudiants en BSI qu’en plus d’avoir à comprendre la théorie et la méthodologie, ils doivent acquérir les compétences pratiques nécessaires au travail de bibliothécaire. De nombreux programmes de BSI offrent maintenant des possibilités d’apprentissage par l’expérience. Les stages sont fortement recommandés, sinon obligatoires. On ne peut sous-estimer l’importance de l’expérience pratique et d’une compréhension du contexte des différents milieux de travail, deux priorités que nous avons clairement ciblées chez les nouveaux bibliothécaires dans nos recherches.

Nous avons demandé à chaque groupe de participants à l’étude de nommer les cinq compétences qu’ils jugent nécessaires pour être un bon bibliothécaire universitaire. Quatre des cinq compétences nommées le plus souvent par les trois groupes sont : les habiletés interpersonnelles, les compétences de formation, les aptitudes de gestion du changement ainsi que l’expérience et la compréhension de la technologie. Les autres sont les compétences en référence, nommées par les étudiants et les nouveaux diplômés, et les habiletés de communication, nommées tant par les nouveaux bibliothécaires que par les superviseurs.

Les habiletés interpersonnelles sont essentielles pour gérer les rapports professionnels avec des personnes issues de divers horizons, dont les compétences et les personnalités sont différentes. Tout bibliothécaire devra mettre en œuvre ses capacités à collaborer avec d’autres, à se forger une identité professionnelle, à résoudre les conflits et à s’ouvrir à divers groupes de gens dans le cadre de ses fonctions. Les compétences de formation, comme la connaissance des méthodologies de formation et l’expérience de formation individualisée et en salle de classe, peuvent être difficiles à acquérir avant l’expérience de travail. Suivre un bibliothécaire dans ses tâches de formation, créer des ateliers dans le cadre de stages ou par l’intermédiaire de son association étudiante ou encore s’inscrire à des cours de méthodologie de la formation sont quelques-unes des nombreuses stratégies qui peuvent favoriser l’acquisition de ces compétences.

Le volet technologique englobe une vaste gamme d’aptitudes, des compétences ciblées comme la conception Web au simple fait d’être à l’aise à utiliser de nouvelles technologies et à se familiariser soi-même avec les nouvelles tendances. Les compétences liées à tous les aspects de la technologie sont très recherchées par les employeurs, qui y voient des aptitudes concrètes et vérifiables.

Enfin, puisque la dynamique du milieu universitaire est en constante évolution, non seulement la capacité d’adaptation devient-elle essentielle, mais elle permet aussi d’acquérir de nouvelles compétences et de se perfectionner. Le recoupement important dans les principales compétences entre les trois groupes de participants devrait rassurer les étudiants en BSI et les personnes à la recherche d’un emploi dans une bibliothèque universitaire : il indique que leurs attentes correspondent bien aux compétences jugées utiles par les nouveaux bibliothécaires, et essentielles par les superviseurs.

En complément aux compétences valorisées par les trois groupes de participants, nous avons demandé aux nouveaux bibliothécaires universitaires de cerner les compétences qu’il leur manquait, selon eux, en arrivant en poste. Parmi les réponses, on retrouve les compétences relatives à la gestion des collections, à la formation, à la recherche et à la liaison, de même que la capacité à s’orienter dans la structure et le contexte politique de son établissement. Certaines de ces compétences correspondent à des tâches qui dépendent du contexte; chaque établissement a ses propres processus de développement des collections et ses propres pratiques de liaison. Le contexte politique et la structure de chaque établissement sont aussi différents, et les exigences et allocations de recherche dépendent souvent des modalités de la convention collective ou du contrat du bibliothécaire. Ainsi, faire de ces compétences des priorités permet déjà d’aider tous les membres du domaine de la BSI à proposer des stratégies qui favoriseront le perfectionnement des compétences des étudiants et des nouveaux bibliothécaires.

Que pouvons-nous conclure de ces constatations? D’abord, que le contexte compte, et qu’il peut être essentiel, pour les étudiants et les nouveaux diplômés, d’aller chercher de l’information. Ensuite, que l’expérience pratique peut s’acquérir de bien des façons : les stages d’observation, les stages pratiques, le réseautage, le bénévolat – soyez créatif! Enfin, qu’en communiquant avec des praticiens, les nouveaux bibliothécaires peuvent mieux comprendre la réalité des bibliothécaires universitaires. Ces professionnels ont pour travail de diffuser l’information. Que vous communiquiez avec eux en personne, par courriel, sur Twitter ou au moyen de programmes de mentorat, formels ou non, l’expérience devrait être riche d’enseignements.

Catherine McGoveran est bibliothécaire responsable de l’information gouvernementale à l’Université d’Ottawa. Laura Thorne est bibliothécaire responsable des communications, du marketing et de l’évaluation au campus d’Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique.

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