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Vent de changement en Ontario

Harvey Weingarten et l’organisme qu’il préside veulent faire bouger les choses dans le secteur de l’éducation postsecondaire.

BY ROSANNA TAMBURRI | 07 MAR 11

Harvey Weingarten, nouvellement élu président du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), entrevoit d’infinies possibilités pour le système d’éducation postsecondaire de l’Ontario – et du Canada tout entier. Il s’est fixé pour objectif de faire du système canadien un des meilleurs au monde. « C’est possible! », assure-t-il.

Depuis sa nomination à la tête du COQES, un organisme autonome du gouvernement de l’Ontario, en juillet dernier, M. Weingarten a rapidement laissé sa marque en cosignant un rapport qui a fait des vagues dans le milieu de l’enseignement supérieur de la province. Il travaille également à élargir le mandat de recherche de l’organisme et à tisser des liens plus étroits avec les autres provinces.

Depuis que la Fondation des bourses d’études du millénaire a mis fin à ses activités, le COQES est le seul organisme canadien subventionné par le gouvernement qui se consacre à la recherche sur l’enseignement supérieur. L’Ontario a créé le COQES en 2005 à la suite d’une recommandation de la commission provinciale sur l’enseignement supérieur présidée par l’actuel député libéral Bob Rae.

Le budget de six milliards de dollars par année alloué à l’enseignement supérieur est plus élevé en Ontario que dans toute autre province. L’Ontario compte 21 universités et 24 collèges qui accueillent plus de 500 000 étudiants, soit 40 pour cent de l’effectif étudiant au pays.

Avec son modeste budget de cinq millions de dollars, le COQES effectue, souvent en collaboration avec des collèges et des universités, de la recherche fondée sur des données probantes axée sur trois grands thèmes : l’accès à l’éducation postsecondaire, la qualité de l’éducation et la responsabilisation des établissements d’enseignement. Il agit également comme conseiller auprès du ministre de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario. Depuis sa création, le COQES a financé plus de 100 projets de recherche, dont la moitié sont en cours.

Selon Paul Axelrod, professeur d’éducation à l’Université York, le COQES finance principalement les projets de recherche appliquée, parce que ce sont ceux qui intéressent le gouvernement : « Les demandes sont formulées de manière très directives », mais cela ne diminue en rien l’importance de la recherche, nuance M. Axelrod.

Ross Finnie, professeur agrégé à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa et boursier du COQES, explique que le travail du Conseil contribue à combler un vide laissé par la fermeture de la Fondation canadienne des bourses d’études du millénaire, surtout en matière de recherche sur l’accès à l’éducation postsecondaire. Des chercheurs de partout au pays consultent abondamment les travaux du Conseil, ajoute-t-il.

Selon certains observateurs, la nomination de M. Weingarten, qui a été recteur de l’Université de Calgary pendant neuf ans, amène un vent de changement au Conseil. Le premier rapport qu’il a cosigné avec Fiona Deller, directrice de la recherche du COQES, réclame une différentiation accrue des universités ontariennes et une modification importante du mode de financement des établissements. Il réclame en outre l’instauration d’un modèle fondé sur des objectifs établis, comme des objectifs en matière d’inscriptions, la composition de l’effectif étudiant ainsi que les priorités en matière d’enseignement et de recherche, pour remplacer l’actuel modèle fondé sur le nombre d’étudiants. Bien que le rapport ait reçu un accueil favorable de certains intervenants, d’autres y voient un plan pour créer des catégories d’établissements et d’universitaires. « Le changement soulève toujours la controverse », rétorque M. Weingarten. D’autres provinces et d’autres pays ont une importante longueur d’avance à ce chapitre, et l’immobilisme « ouvre la porte à la médiocrité ».

De l’avis de M. Weingarten, l’accès des groupes sous-représentés (jeunes issus de familles à faible revenu, étudiants autochtones, enfants dont les parents n’ont pas fréquenté le collège ou l’université et personnes souffrant d’incapacité) constitue l’un des principaux enjeux de l’éducation postsecondaire à l’heure actuelle. Cette question et celle de la responsabilisation demeureront parmi les grandes priorités du COQES en matière de recherche. « Malgré le peu d’investissements qu’on y consacre, le système d’enseignement supérieur canadien fait drôlement bonne figure », affirme-t-il, mais d’autres pays entreprennent d’importantes réformes pour améliorer leurs établissements d’enseignement.

L’influence du COQES sur les politiques publiques de l’Ontario demeure incertaine. La province a annoncé récemment des mesures visant à faciliter le transfert de crédits entre collèges et universités, ce que réclamait le Conseil. Il n’a toutefois pas eu l’influence à laquelle on s’attendait, constate Alex Usher, président du groupe Higher Education Strategy Associates. Le COQES accroît ses publications et semble adopter une démarche moins axée sur l’Ontario, ajoute M. Usher. « Je crois que nous assistons à un léger changement d’orientation avec la nouvelle équipe de direction. »

Rédigé par
Rosanna Tamburri
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