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Parole aux leaders

S’adapter à la réalité numérique

L’utilisation des médias sociaux comporte certains défis. Des messages négatifs deviennent inévitablement viraux et entraînent des situations difficiles à gérer.

par SHEILA COTE-MEEK | 01 JUIN 18

Les technologies numériques transforment les activités de la plupart des établissements, et le milieu de l’enseignement supérieur ne fait pas exception. Je me suis toujours demandé si les universités (qui à mon humble avis tendent à résister au changement) arrivaient à répondre aux exigences de la société en matière d’évolution technologique. Dans cette chronique, je me penche plus précisément sur la place des médias sociaux dans le cadre de mes fonctions administratives.

Je ne suis pas spécialiste des technologies numériques, mais j’ai rapidement adopté Facebook et je suis maintenant active sur Twitter. Je suis fascinée par la rapidité avec laquelle la technologie a évolué et changé nos façons de communiquer et d’interagir. Je suis tout aussi émerveillée de voir à quel point les jeunes enfants, qui n’ont parfois pas plus de trois ou quatre ans, comprennent vite comment utiliser une tablette ou un ordinateur.

Étudiants et médias sociaux

À l’université, la plupart des étudiants ont un téléphone cellulaire, une tablette ou un ordinateur portable. La plupart d’entre eux, sinon tous, sont actifs sur un réseau social ou un autre. Selon un récent rapport du laboratoire sur les médias sociaux de l’Université Ryerson, 84 pour cent des adultes canadiens ayant accès à Internet sont inscrits à Facebook, 59 pour cent à YouTube, 46 pour cent à LinkedIn et 42 pour cent à Twitter. Les inscriptions à Pinterest (38 pour cent), à Instagram (22 pour cent), à Snapchat (37 pour cent) et à Tumblr (11 pour cent) y sont également abordées. Sauf sur LinkedIn, ces résultats sont encore plus élevés chez les 18 à 24 ans. Les chercheurs soulignent même que le Canada compte parmi les pays les plus connectés au monde. Si nous voulons joindre les étudiants, jeunes ou moins jeunes, actuels ou potentiels, nous devons explorer de nouvelles façons de communiquer avec eux. Je ne suis pas futuriste, mais je crois que la nouvelle génération révolutionnera l’éducation, et plus précisément l’université.

Faire passer son message

Dans le passé, il fallait s’en remettre aux services des communications et du marketing pour transmettre un message à la population. C’est toujours le cas dans les établissements postsecondaires, mais les réseaux sociaux offrent maintenant davantage de liberté aux professeurs, aux administrateurs et aux autres membres du milieu universitaire qui souhaitent élaborer leur propre stratégie de communication et faire passer leur message à peu de frais. Moyennant un peu de planification et d’efforts, il est généralement possible de joindre un vaste auditoire assez rapidement.

Laissez-moi vous donner un exemple. Selon toute vraisemblance, les travaux de l’Université Laurentienne en matière d’éducation des Autochtones étaient peu, voire pas du tout, connus de la plupart des universités canadiennes. Après tout, nous sommes un petit établissement éloigné des grands centres. Heureusement, les médias sociaux nous ont aidés à véhiculer cette information importante.

Sur le plan personnel, je me suis abonnée à Twitter dans le but précis de transmettre, en général et au sein de mon établissement, de l’information sur l’éducation des Autochtones. Je pensais aussi que ce serait un excellent moyen de joindre plus de gens. Il me semblait important de partager nos apprentissages et les mesures que nous prenions pour répondre aux besoins des Autochtones en enseignement supérieur.

Évidemment, l’utilisation des médias sociaux comporte certains défis. Des messages négatifs deviennent inévitablement viraux et entraînent des situations difficiles à gérer. Selon Lori Lewis et Chadd Callahan, de Cumulus Media, toutes les minutes en 2017, en moyenne 452 000 messages étaient publiés sur Twitter, 900 000 personnes se connectaient à Facebook et 4,1 millions de vidéos étaient regardées sur YouTube.

Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de laisser des questions en suspens et nous devons tout faire pour y répondre. Il n’est pas toujours facile de composer avec cette tâche supplémentaire dans notre charge de travail, mais, compte tenu de la nature des médias sociaux, la rapidité est essentielle. Sur Twitter, il faut aussi garder en tête la limite de 280 caractères. Et même si vous utilisez votre propre compte, n’oubliez pas qu’en tant qu’administrateur, vous représentez votre établissement. En utilisant les médias sociaux, vous êtes responsable de répondre à vos interlocuteurs.

Je crois que l’ensemble du secteur universitaire doit favoriser les échanges sur les médias sociaux, et offrir des cours et des programmes sur la transformation numérique du monde. Même les collectivités qui semblaient moins susceptibles d’adopter les réseaux sociaux les utilisent à présent. Le site Web Education Dive a publié un bref article (en anglais seulement) sur la grande dépendance des milieux minoritaires aux médias sociaux. Il a par ailleurs été déterminé que les Autochtones étaient beaucoup plus nombreux qu’on le pensait à les utiliser.

À PROPOS SHEILA COTE-MEEK
Sheila Cote-Meek
Sheila Cote-Meek est vice-rectrice, Équité, personnes et culture à l’Université York.
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