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À mon avis

Pourquoi une formation au premier cycle?

Un avantage inestimable...

par KYLA HANINGTON | 25 OCT 10

À la suite d’une discussion récente consacrée à l’éducation lors de l’émission The Sunday Edition sur les ondes de CBC Radio, un des auditeurs a remis en question, sur le site Web de l’émission, l’utilité d’un diplôme universitaire. L’auditeur affirmait avoir rarement utilisé son diplôme, ajoutant qu’il n’en fait pratiquement jamais mention lorsqu’il postule un emploi.
Un vieil ami, qui est également un homme d’affaires prospère, m’a servi le même argument l’été dernier en guise de réponse lorsque je lui ai annoncé que je retournais à l’école à l’âge vénérable de 35 ans.

Je m’étais alors demandé, tout comme je l’ai fait lorsque j’ai lu le commentaire en ligne, si c’était réellement vrai. Est-il possible que ces personnes n’aient jamais utilisé leur diplôme? À l’âge de 22 ou 24 ans, alors qu’elles tentaient de lancer leur carrière, leur diplôme n’avait-il réellement aucune importance? Se peut-il qu’ils n’en aient même pas fait mention dans leur CV?
J’en doute fort. Il est plus probable qu’après 20 ans de carrière, le diplôme perd de sa pertinence, parce que le parcours professionnel parle de lui-même.

Je pense que cette évolution est merveilleuse.

Je pense également qu’il existe des professions et des personnes qui n’ont pas besoin de formation universitaire. J’ai dans ma famille un danseur et chorégraphe qui est à la fois brillant et extrêmement bien formé, sans pour autant avoir fait d’études universitaires traditionnelles. La capacité d’apporter une contribution à la société et de mener une carrière satisfaisante sans posséder de diplôme ne fait aucun doute; des milliers de personnes le font chaque jour au Canada et ailleurs.

Toutefois, il est également vrai que la formation universitaire et le diplôme qui en découle sont, pour un très grand nombre de personnes et d’un point de vue purement mercantile, la porte d’entrée vers des possibilités d’emploi qui seraient autrement inaccessibles. La suite dépend entièrement de la personne, mais l’obtention d’un diplôme universitaire augmente à tout le moins les chances de voir sa candidature prise en considération. Il suffit de consulter les petites annonces dans les quotidiens locaux pour constater que les employeurs recherchent des diplômés pour occuper des postes qui ne nécessitent pas nécessairement de diplôme.

Mais voici où je veux en venir. Deux ans après avoir entrepris mes études universitaires, j’ai changé d’avis sur l’utilité première de l’université. J’ai entrepris des études universitaires pour obtenir un diplôme car, étant mère monoparentale titulaire d’un diplôme d’études secondaires, j’essayais en vain de trouver un emploi qui me permettrait de subvenir aux besoins de ma famille. Un diplôme n’allait pas me garantir un emploi, mais il augmenterait mes chances d’en obtenir un. Je n’ai pas (encore) de diplôme, et sur papier je ne représente pas un meilleur parti que lorsque j’ai commencé ma formation. Pourtant, je sais pertinemment que je suis aujourd’hui une tout autre personne, et que je suis plus susceptible de décrocher un emploi et d’apporter une contribution à la société dans laquelle j’évolue.

Ce n’est pas parce que j’ai appris des mots compliqués, que je comprends les causes de la montée du populisme en Colombie-Britannique ou que je sais comment le protestantisme a facilité l’instauration de la démocratie dans le Canada d’aujourd’hui. Ces sujets m’intéressent, mais les connaissances acquises ne font pas de moi une meilleure personne ou une bonne employée.

J’ai plutôt acquis ce qui, selon moi, est l’inestimable avantage que procure une formation au premier cycle : la confiance en soi. Je sais désormais que je suis capable d’apprendre, de penser, de rédiger et de travailler. Auparavant, je me sentais un peu moins à la hauteur. « Qu’est-ce que j’ai à offrir? », pensais-je chaque fois que je remplissais une demande d’emploi. Les employeurs se posaient eux aussi la question. J’ai désormais plus confiance en mes capacités. Je sais que lorsque j’obtiendrai ce fameux « morceau de papier » (et je vais l’obtenir, je vous le garantis), je serai une nouvelle personne. Je comprendrai mieux le monde qui m’entoure, et je me comprendrai mieux moi-même.

C’est cet aspect de la formation universitaire qui n’est pas quantifiable. Je crois que sa valeur outrepasse de beaucoup celle du « morceau de papier », et c’est pourquoi je ne fréquente plus l’université pour obtenir un emploi, mais plutôt pour apprendre.

Ceux dont la carrière est bien établie oublient peut-être que c’est là l’inestimable avantage que procure l’éducation. C’est pour cette raison que tous les efforts qu’on y consacre en valent la peine, même si le résultat est incertain et que la route est sinueuse.

Kyla Hanington est étudiante au baccalauréat en histoire à la Vancouver Island University, située à Nanaimo, en Colombie-Britannique.

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