Je suis à mon bureau de l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de Toronto en train de peaufiner le programme de renforcement des compétences et de perfectionnement professionnel que nous offrirons au cours de la prochaine année universitaire. La porte de notre service est toujours ouverte, alors un étudiant au doctorat de l’Institut s’arrête quelques instants pour discuter de stages. Il souhaite participer à notre programme de stages administratifs qui permet aux étudiants aux cycles supérieurs et aux chercheurs postdoctoraux de travailler, par exemple, dans le service d’élaboration des subventions, d’application des connaissances ou de transfert technologique. Or, dans ce cas précis, l’étudiant veut être affecté à l’unité de gestion des projets. Il envisage sérieusement un poste en gestion de projets à la fin de ses études, mais souhaite d’abord acquérir de l’expérience pratique pour confirmer cet intérêt et créer un réseau de contacts.
Bonne idée! Sauf que nous n’avons aucune entente de stage avec ce service et que l’élargissement du programme de stages ne figure pas parmi mes priorités.
« Pourrions-nous unir nos forces pour ajouter la section de gestion de projets à la liste des partenaires de stages? demande le doctorant. Si vous me mettez en contact avec le gestionnaire, je peux aborder la question de mon propre projet de stage, puis vous faire intervenir au sujet d’une participation au programme général. »
J’acquiesce alors immédiatement, en lui précisant que j’adore sa façon de penser.
Cet étudiant s’est efforcé de définir au moins un cheminement de carrière susceptible de l’intéresser. Il estime maintenant qu’il lui faut acquérir une expérience pratique afin de parfaire ses compétences et ses connaissances, et il a trouvé un moyen de parvenir à ses fins. Il a trouvé la bonne personne avec qui en discuter et lui a proposé une façon de faire qui lui permet de concrétiser ses projets en toute latitude, mais qui répond également aux besoins de la personne-ressource.
La morale de cette histoire? C’était le meilleur moyen de faire avancer les choses dans le milieu universitaire et, pour le doctorant, une excellente façon d’obtenir ce qu’il veut.
Les étudiants aux cycles supérieurs et les chercheurs postdoctoraux ne fonctionnent pas tous comme cet étudiant – certains voient les choses autrement. Vous souhaitez peut-être apprendre ou essayer quelque chose qui pourrait vous être utile en tant que chercheur ou personne en quête de perspectives professionnelles ou en réorientation professionnelle, ou dans ces trois dimensions à la fois. Vous ne voyez aucune possibilité d’apprentissage ou de mise en pratique sur le campus ou les possibilités ne concernent que les étudiants au premier cycle (très fréquent). Vous envisagez peut-être de prendre votre perfectionnement en main (ce qui peut supposer des frais élevés pour suivre un cours ou vivre une expérience dans un autre milieu) ou de renoncer à votre idée.
Attendez! D’autres options s’offrent à vous :
- Si une possibilité d’apprentissage destinée aux étudiants au premier cycle vous intéresse, demandez aux responsables s’il est possible d’en créer une version à l’intention des étudiants aux cycles supérieurs – ceux-ci acceptent souvent de le faire quand ils en constatent le besoin. Trouver des façons de mieux répondre aux besoins de nos étudiants fait partie intégrante de notre travail. (Dans bien des cas, il existe déjà un projet pour les cycles supérieurs que vous ne connaissez tout simplement pas – la plupart des étudiants aux cycles supérieurs et des chercheurs postdoctoraux ont tendance à supposer que les services ne s’adressent qu’aux étudiants au premier cycle.)
- Trouvez des intervenants qui, comme moi, supervisent et coordonnent le travail des services de perfectionnement professionnel sur le campus afin qu’ils vous dirigent vers les personnes qui enseignent les compétences que vous souhaitez acquérir. Si ce type de formation n’est pas offert, tentez d’obtenir des noms de personnes aptes à le faire. Il se pourrait qu’une fois modifiés ou élargis, des projets existants répondent à vos besoins.
- Renseignez-vous sur les mécanismes de soutien ou de financement pour le perfectionnement professionnel offerts par la faculté des études supérieures ou le centre des carrières de l’établissement. Bien des universités affectent des montants discrétionnaires au perfectionnement professionnel (ou peuvent le financer à partir d’autres sources). Ces fonds peuvent servir à élaborer un cours sur le campus ou à embaucher des formateurs externes. Il se peut ainsi que votre université étende ses programmes de formation professionnelle aux cycles supérieurs de façon à répondre à vos besoins, ou que vous coordonniez une activité par vous-même ou à l’échelle de votre département.
- Trouvez les personnes sur le campus qui détiennent les compétences voulues et demandez-leur de vous les enseigner. Le campus compte-t-il un professeur maîtrisant parfaitement les médias sociaux en milieu universitaire? Ce professeur pourrait fort bien accepter d’animer un atelier. Vous voulez en savoir plus sur la gestion de projets? Parlez aux personnes responsables de la gestion de projets au sein des services administratifs de votre université. Vous aimeriez que la préparation aux entrevues soit axée sur des activités concrètes et pratiques? Parlez-en à l’organisateur de l’atelier qui adaptera peut-être la séance. (Comme je l’ai mentionné précédemment, les gens sont généralement disposés à vous aider, surtout s’ils travaillent au sein de services destinés aux étudiants. N’hésitez pas à demander. Soyez même ravis de le faire! Il nous est parfois très difficile de définir les attentes et les besoins des étudiants et des chercheurs postdoctoraux à l’aide de nos outils habituels : sondages, groupes de discussion et évaluation des programmes. Vous nous facilitez grandement la tâche quand vous nous dites tout simplement ce que vous voulez.)
- Jetez un petit coup d’œil à ce qui se fait dans les autres universités et organismes de la région. Si vous fréquentez une université de petite taille située non loin d’une grande université comme l’Université de Toronto offrant un vaste programme de renforcement des compétences professionnelles, il se pourrait que vous puissiez participer à certains ateliers qui y sont offerts. Faites-en la demande! Si vous êtes affilié à un institut de recherche comme le mien, sachez qu’il offre probablement du soutien pour la formation en recherche et le perfectionnement professionnel des étudiants aux cycles supérieurs et des chercheurs postdoctoraux. Nous aimons les salles pleines, alors bon nombre d’entre nous permettent aux étudiants et aux boursiers des autres établissements de participer à nos séances s’il reste de la place.
Les campus proposent des dizaines d’occasions de perfectionnement gratuites et de grande qualité qui vous coûteraient des centaines ou des milliers de dollars si vous étiez sur le marché du travail, alors tirez-en parti au maximum pendant vos années aux études supérieures et au niveau postdoctoral – et créez vos propres possibilités d’apprentissage si aucune ne répond à vos besoins.