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Conseils carrière

No Logo pour les chercheurs d’emploi

Une interview avec Cathy Keates, auteure de l’ouvrage Not for sale! Why we need a new job search mindset

par NICOLE ARBOUR | 09 MAR 09

Au mieux, le processus de recherche d’emploi est intimidant. Pour ceux qui détestent l’idée de se vendre à des employeurs potentiels, il peut toutefois se révéler carrément paralysant. C’est pourquoi Cathy Keates, conseillère d’orientation professionnelle qui possède plus de 10 ans d’expérience dans le domaine, a écrit un livre sur la recherche d’emploi intitulé Not for sale! Why we need a new job search mindset.

Dans son livre, Mme Keates remet en question la métaphore répandue qui compare la recherche d’emploi à la vente, un processus humiliant pour le chercheur d’emploi. Elle se penche sur l’intégrité, une attitude nouvelle à adopter par rapport à la recherche d’emploi, qui accorde une valeur humaine à la personne à la recherche d’un emploi plutôt que celle d’un produit. Elle propose de faire preuve de dignité, d’authenticité et d’éthique dans la quête d’un emploi. Mme Keates répond à nos questions.

Nicole Arbour : À qui ce livre s’adresse-t-il? Qui, selon vous, profitera le plus de cette nouvelle attitude d’intégrité?

Cathy Keates : Selon moi, les idées de ce livre intéresseront surtout les personnes qui sont mécontentes de leurs expériences en recherche d’emploi ou qui sont bien disposées à revoir le processus de recherche d’emploi. Le livre exige du lecteur qu’il prenne le temps de réexaminer beaucoup d’éléments enracinés dans l’opinion publique, ce qui n’est pas toujours facile.

Les gens sociables comme les plus timides sont souvent mal à l’aise avec l’idée de se vendre, mais ces derniers sont particulièrement intimidés par de nombreux conseils liés à la recherche d’emploi et ont souvent l’impression de ne pas être à la hauteur des recommandations voulant qu’ils pensent et agissent comme des vendeurs. En revanche, miser sur l’intégrité pourrait les soulager.

NA : En introduction, vous comparez ce livre avec d’autres livres récents présentant des points de vue contre la consommation et la commercialisation. Croyez-vous que c’est cette commercialisation qui a poussé les gens à adopter une attitude « de vente »?

CK : Je crois que la commercialisation et la banalisation sont les symptômes d’un cadre plus large selon lequel tout est à vendre, y compris les gens. Il semble que, à notre époque, la métaphore économique de la vie et de la société soit le modèle dominant. La phrase « La recherche d’emploi est une vente » correspond parfaitement à ce modèle et, si on ne remet pas en question la métaphore économique, cette phrase semble représenter la réalité.

NA : Selon votre expérience à ce jour, les gens se sont-ils montrés réceptifs à adopter l’attitude d’intégrité que vous proposez?

CK : Je trouve que les gens sont touchés par l’idée de l’intégrité, et surtout par l’authenticité. J’ai souvent entendu des personnes à la recherche d’un emploi soupirer de soulagement : « Vous voulez dire que je n’ai pas à me vendre? » ou « Je peux être moi-même? » Ces idées toutes simples semblent avoir d’importantes répercussions sur l’aisance et l’enthousiasme avec lesquels les gens entrevoient leurs perspectives d’emploi.

NA : Ce que vous conseillez à vos lecteurs en ce qui a trait à l’attitude de vente et à l’attitude d’intégrité semble tout blanc ou tout noir, complètement axé sur le pouvoir de la pensée positive. N’est-il pas possible que les deux attitudes coexistent et même qu’elles se complètent?

CK : Je crois qu’il y a plus que le pouvoir de la pensée positive, il y a le pouvoir d’une métaphore et de tout ce que cette métaphore entraîne de sain et de malsain.

Selon mon expérience, la métaphore de la vente porte un lourd bagage malsain qui nuit sérieusement aux personnes à la recherche d’emploi, et elle a des répercussions sur leur dignité et leur authenticité. L’attitude d’intégrité que je propose ne se limite pas à « regarder toujours le bon côté de la vie » (pour citer Monty Python); elle invite à revoir la manière dont nous choisissons de concevoir notre monde et nos expériences dans ce monde.

NA : Dans une période économique difficile comme celle que nous traversons actuellement, comment réussissez-vous à convaincre la personne à la recherche d’un emploi d’abandonner l’attitude de vente?

CK : Lorsqu’on se sent bien dans ce qu’on fait, on tisse des liens authentiques et de qualité avec des employeurs qui auront davantage tendance à nous faire une offre d’emploi. Même s’il peut être difficile de s’accrocher à l’espoir, il y a toujours des occasions de trouver, de créer, même en période trouble.

NA : Comment mettez-vous l’attitude d’intégrité en pratique dans votre vie?

CK : Je suis le genre de personne qui fait savoir au serveur qu’il a oublié d’inscrire quelque chose sur l’addition; je ne peux accepter de nourriture gratuite seulement parce qu’il a commis une erreur. Je me suis rendu compte qu’être authentique, au travail comme ailleurs, permet de tisser des liens profonds et significatifs.

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