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Les chercheurs du Canada et du Royaume-Uni s’attaquent au problème de la résistance aux antibiotiques

Les sociétés pharmaceutiques ayant diminué la recherche sur les antibiotiques, il revient au milieu universitaire de créer de nouvelles armes contre les infections bactériennes.

par ROSANNA TAMBURRI | 23 NOV 11

D’éminents chercheurs en santé du Canada et du Royaume-Uni font équipe afin de s’attaquer au problème croissant de la résistance aux antibiotiques.

Deux équipes de recherche transatlantiques regroupant 24 chercheurs et 18 établissements mèneront les travaux grâce à un financement de plus de sept millions de dollars provenant des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Medical Research Council du Royaume-Uni. Les IRSC verseront quatre millions de dollars sur quatre ans et le Medical Research Council investira deux millions de livres.

La résistance des bactéries aux antibiotiques s’accroît rapidement, tout particulièrement dans les hôpitaux et les établissements de soins de santé, ce qui est source d’importantes préoccupations. « Il s’agit d’une situation incroyablement dangereuse, déclare Judith Bray, directrice adjointe de l’Institut des maladies infectieuses et immunitaires des IRSC. De plus en plus de bactéries résistent à un nombre croissant d’antibiotiques. »

Parallèlement, les sociétés pharmaceutiques ont diminué leurs activités de recherche et développement axées sur les nouveaux antibiotiques, en grande partie pour des raisons financières, affirme-t-elle. Les retombées financières sont plus élevées pour la mise au point de médicaments servant à traiter des maladies chroniques plutôt que pour celle d’antibiotiques, qui sont généralement utilisés sur une courte période. En outre, fait observer la Dre Bray, la résistance aux nouveaux antibiotiques se manifeste rapidement, ce qui fait que les fabricants de médicaments ont de la difficulté à suivre le rythme. Il revient au milieu universitaire, croit-elle, d’intervenir et de créer de nouvelles armes contre les infections bactériennes.

Au Canada, les deux équipes seront dirigées par Gary Dmitrienko, de l’Université de Waterloo, et par Anthony Clarke, de l’Université de Guelph. Leurs homologues britanniques sont Tim Walsh de l’Université de Cardiff et Chris Dowson de l’Université de Warwick.

L’équipe de Waterloo comprend également des chercheurs de l’Université de Montréal, de l’Université de Calgary, de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université de Toronto, de l’Université Laurentienne et de l’Hôpital Mount Sinai de Toronto. Elle se concentrera sur la recherche de nouveaux traitements contre un type de bactéries responsables d’infections nosocomiales à Gram négatif qui résistent au carbapénème, l’un des plus puissants antibiotiques actuellement disponibles.

L’équipe de Guelph est formée de chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université McMaster et de l’Université Laval. Elle s’efforcera de trouver de nouveaux moyens de détruire les parois des cellules bactériennes afin de parvenir à tuer les bactéries à l’origine des infections.

Les antibiotiques sont l’une des grandes réussites en matière de santé, mais leur surutilisation répandue dans les domaines de la santé et de l’agriculture a contribué à l’antibiorésistance des bactéries. Le problème est particulièrement grave dans les hôpitaux et les autres établissements de soins de santé où l’émergence de superbactéries qui résistent même aux plus puissants antibiotiques est alarmante. Les IRSC estiment que quelque 250 000 Canadiens hospitalisés chaque année contractent une infection nosocomiale causée par une bactérie antibiorésistante; de ce nombre, 8 000 meurent.

« C’est un problème dont nous ne viendrons jamais à bout, soutient la Dre Bray. Les bactéries seront toujours plus intelligentes que nous et elles seront toujours capables de s’adapter aux types d’antibiotiques standards que nous utilisons parce qu’elles se divisent très rapidement. »

Toutefois, dit-elle, en combinant les forces en recherche des deux pays, on espère réduire le dédoublement de la recherche et accélérer la mise au point de nouveaux médicaments.

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