En janvier dernier, la nouvelle équipe de direction de l’Université Laval, le recteur Denis Brière en tête, annonçait la mise sur pied d’un nouvel outil de développement : le Programme pour l’avancement de l’innovation et de la recherche (PAIR). Selon le vice-recteur à la recherche Edwin Bourget, ce programme est la plus ambitieuse initiative du genre jamais lancée au Québec. L’Université Laval vise la création de 100 nouvelles chaires de recherche d’ici cinq ans, pour un financement total de cent millions de dollars.
Parmi les nouvelles chaires, 75 seront réparties également entre les trois grands secteurs de recherche, soit la santé; les sciences et le génie; et les sciences humaines, sociales et les arts. Parmi les 25 autres chaires à créer, 15 seront desinées à des projets regroupant plusieurs facultés et dix, à des secteurs en émergence.
« Nous voulions lancer un appel clair à la communauté universitaire afin que les facultés se sentent interpellées et aient envie de soumettre des projets de recherche novateurs, » explique M. Bourget.
Mais l’appel ne s’adresse pas qu’à l’interne puisque que la direction souhaite mobiliser des partenaires provenant de divers secteurs afin de créer des partenariats de recherche. « Nous nous adressons tant aux organismes gouvernementaux et parapublics qu’aux entreprises du secteur privé afin d’innover et de tenter de réinventer les modèles traditionnels en matière de recherche, poursuit-il. Plusieurs types de partenariat peuvent être envisagés, avec un minimum d’engagement de 200 000 $ de la part d’un partenaire. Une chaire pourra avoir plusieurs partenaires issus de différents secteurs et ayant un intérêt commun pour un champ d’activité en particulier. »
Pour le président du Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation du Canada, Howard Alper, cette initiative constitue une excellente nouvelle. « Pour que notre pays conserve et améliore sa position dans l’économie mondiale du savoir, il est essentiel d’attirer et de garder des chercheurs exceptionnels dans nos universités. Le PAIR permettra d’amener quelques-uns des plus brillants cerveaux à l’Université Laval, ce qui profitera aux étudiants en recherche et en éducation et conduira à de nouvelles découvertes qui procureront au Canada des avantages sur les plans de la santé et de l’environnement, ainsi que des avantages sociaux et économiques. »
N’empêche que la compétition pourrait s’avérer costaude en matière de recherche de financement. « Nous ne nous positionnons pas en terme de compétition avec les autres universités, explique M. Bourget. Nous comptons sur le dynamisme de nos chercheurs et sur l’appui de nos partenaires pour créer des structures de chaires originales et diversifiées. »
Quant à lui, M. Alper croit que l’ensemble des établissements d’études supérieures profiteront des retombées de ce projet. « L’excellence scientifique de calibre mondial est la norme au Canada – un principe défendu par tous les chercheurs universitaires. Le PAIR renforcera la réputation du Canada en tant que destination de choix des meilleurs chercheurs du monde, et cela ne peut que bénéficier aux collèges et aux universités de l’ensemble du pays. »
Une dizaine de propositions sont actuellement sur la table de travail du tout nouveau Bureau des chaires, dit M. Bourget. « Les cent nouvelles chaires que nous allons créer d’ici 2013 vont faire augmenter de 30 pour cent les fonds de recherche à l’Université, » conclut-il.